Eglise Sainte Colmbe de Gréville Aujourd'hui
Tombe de Jean Fleury (1816-1894),
folkloriste normand, mort à Gréville, dont il a couché sur le papier
plusieurs de ses légendes : sainte Colombe, le goubelin du Val-Ferrand
et de la demoiselle de Gruchy.
Sur sa tombe, on peut lire un de ses poèmes :
"Que l’ombre y soit touffue et que l’herbe y gazonne,
Que le pinson y chante et la mouche y bourdonne,
Qu’on entende les cris des oiseaux querelleurs.
Loin des prés odorants, loin des coteaux fertiles,
J’ai vécu de longs jours exilé dans les villes,
Laissez moi m’endormir au doux parfum des fleurs"
Rarissime document ; quelques petites pertes de papier en marge droite et inférieure.
Timbrée,
datée 17 juillet 1904, Nacqueville, Manche, à un destinataire Caennais.
Inscription ancienne à la mine de plomb sur le recto "[Chalets le
Costil] - parents de Boris Vian",
"Landemer, ça s'appelait. Dix-sept habitants. On avait des petites baraques là-bas. [...] Un chouette merveilleux pays." (in Journal
intime, 1953). Le chalet d'enfance de Vian, c'est le Costil, où il
venait passer ses vacances au cours de son enfance, jusqu'à la guerre : « La Maison, j'adorais la maison tout en bois de Norvège, verni à l'intérieur ; la mer, un balcon tout autour d'où on la voyait. »
Landemer
se trouve à quelques kilomètres à l’ouest de Cherbourg et
d’Urville-Nacqueville, en allant vers Omonville-la-Petite, future
résidence d’un futur voisin de Vian à la Cité Véron (Paris), Jacques
Prévert.
Pour
la famille Vian, Landemer est synonyme de vacances. Dans les années 20
et 30, celles-ci, petites ou grandes, sont l’occasion de s’échapper de
Ville-d’Avray pour venir dans le Cotentin. Parmi les cactus, hortensias,
fougères, au milieu desquels coule la Hu-Bihan qui se jette dans la
mer, les grands-parents maternels de Boris, les Ravenez, ont construit
trois chalets au début du siècle. En bois de Norvège, peints en vert à
l’extérieur, toits de tuile. Les trois chalets ont été détruits pendant
la guerre pour permettre la construction du Mur de l’Atlantique, et
Boris Vian ne revient pas à Landemer de sitôt. "Jamais encore j’ai osé y retourner", écrit-il dans son journal. "J’ai les foies, ils ont tout rasé, moi je vais chialer comme un môme." Il reproduit dans L’Arrache-coeur
(publié en 1953) le décor de Landemer ; ce n’est qu’en janvier 1958,
après un oedème pulmonaire, qu’il revient dans la région pour un séjour
de repos à l’Hôtel de la Mer, à Goury, au cap de la Hague. Ce sera
l’occasion d’une dernière visite à Landemer.