La première famille noble connue pour Rauville est celle des Symon, seigneurs de la Chesnée au XVI
e siècle, dont le château s'est transmis de génération en génération, de famille en famille, jusqu'à la famille de Boisguilbert, actuelle propriétaire. En
1789, la paroisse relevait de quatres fiefs : le fief de La Chesnaye (M. Lucas de Couville), le fief de La Luthumière (Melle de Lordat), le fief de Flamanville (M. de Bruc) et le fief de Belleville (M. de Gerville).
En
1902, confronté à des difficultés pour écouler le lait produit par les fermes de Rauville dont il est propriétaire,
Raymond Le Marchand, châtelain de la Chesnée, décide de créer une laiterie industrielle, démarche nouvelle pour le Cotentin. Autre innovation, il oriente son activité vers la production de fromages, et notamment de camemberts. Le succès est rapide, aussi bien en France qu'en Angleterre, si bien qu'en
1906, un fromager professionnel
Henri Claudel vient du Jura prendre la direction de l'usine qui emploie désormais une cinquantaine de personnes. En
1912, c'est
Marcel Grillard qui reprend la direction et va bientôt racheter l'usine à son fondateur. Il va peu à peu créer un groupe industriel laitier en regroupant plusieurs établissements voisins (les "
Établissements Grillard & Cie" en
1921) et en spécialisant les productions. En
1932, le siège social de la société est transféré à
Bricquebec mais l'usine de Rauville reste la plus grosse unité de production du groupe. Ce sera le cas jusqu'à la fermeture, en
1961, de toutes les laiteries au bénéfice de la nouvelle usine
Gloria de
Bricquebec, spécialisée dans la production de lait en poudre.
Durant la
Première Guerre mondiale, 43 Rauvillais sont tués sur les champs de bataille. Un seul d'entre eux est enterré dans le cimetière de la commune. Dès le 17 septembre
1914, une "ambulance" est créée au château de la Chesnée sur proposition de ses propriétaires, M. et Mme Le Marchand. Référencé "HB11bis" (HB pour Hôpital Bénévole), l'établissement de 20 lits accueille des soldats français et belges en convalescence.
Durant la
Seconde Guerre mondiale, Rauville abrite un camp de requis de l'organisation Todt. Originaires de plusieurs pays européens, les travailleurs sont employés sur les chantiers du Mur de l'Atlantique. Par ailleurs plusieurs rampes mobiles de V1 sont aménagées sur le territoire de la commune mais, comme pour toutes les installations du Cotentin, elles ne sont pas encore en état de fonctionner lorsque Rauville est libérée le 19 juin
1944par le 29
e régiment d'infanterie de la 9
e Division américaine
[2].